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Bienvenue sur le Divan des Patronnes
Salut, c'est Nina Ramen !
J’ai vu que l’e-mail (très technique) sur les montages fiscaux holding/SCI de la semaine dernière vous a beaucoup plu ! Franchement, je ne m’y attendais pas. Merci pour vos retours !
Aujourd’hui, je vous embarque dans une réflexion qui m’occupe depuis plusieurs mois. Une réflexion nourrie par de nombreuses discussions avec des ami·e·s créateurs et créatrices de contenu.
Je pense pouvoir dire que la création de contenu sur LinkedIn – et sur toutes les plateformes – m’a emmenée très loin. Sans ça, je n’aurais jamais atteint mon niveau actuel en business.
Mais aujourd’hui, je me pose une vraie question : à quel moment la création de contenu devient-elle une équation impossible pour une entrepreneuse ?
Car un bon contenu attire des opportunités, des clients, des collaborations… et avec ça, viennent des enjeux bien réels : comment absorber cette croissance ?
Recruter pour déléguer, structurer une équipe, poser des limites, tout en gardant l’énergie et l’espace mental pour continuer à créer…
C’est un dilemme que je n’ai moi-même pas encore résolu, alors attends toi à des sujets en cours de réflexion.
Dis-moi à la fin si ça t’a plu ! 😊
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I. Créer du contenu pour changer les règles du jeu
JQuand j’ai commencé, je publiais juste des posts sur LinkedIn. LinkedIn, c’était (et c’est encore) le terrain des hommes blancs cis-hétéro patriarcaux. À l’époque, j’étais l’une des rares femmes féministes à publier sur ce réseau intimidant.
Je voulais casser les codes, apporter de la fraîcheur, et surtout : secouer ce qui devait l’être. J’ai importé des pratiques d’autres réseaux comme Instagram, foutu des coups de pied dans la fourmilière, et c’est ainsi que j’ai commencé à me faire connaître (à l'époque c'était novateur).
Avec le temps, mes idées ont trouvé un écho :
- 120 000 personnes sur LinkedIn.
- 30 000 abonnés à ma newsletter.
- 50 000 abonnés sur Instagram.
Les gens me suivaient parce que mon contenu leur parlait, les inspirait, et parfois même les bousculait.
Quand j’ai quitté mon job, je suis devenue entrepreneuse "par accident".
J'avais pas prévu de lancer ma boîte mais je devais quitter mon job et j'étais enceinte (donc impossible de trouver un autre CDI).
Alors j'ai commencé à utiliser mon contenu pour générer de l'argent.
Et, ça a fonctionné.
Mon contenu attirait des clients, et avec eux, du chiffre d’affaires.
Cet argent est devenu un levier :
- Pour aider encore plus de femmes.
- Pour mettre ma mission au service d’un impact plus grand.
Et ça, c’était génial. Mais c’était aussi le début d’un autre chapitre.
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II. Le passage de créatrice à entrepreneuse
Créer du contenu, c’était mon premier métier.
Mais, au fur et à mesure que mon entreprise a grandi, tout a changé.
Surtout lorsque j'ai dépassé les 250-300k€ de chiffre d'affaires.
Il fallait alors :
- Construire un système marketing performant,
- Développer des produits de qualité à grandde échelle,
- Recruter, manager une équipe, et documenter chaque processus.
Créer une boîte, c’est un monde en soi.
Alors, ces deux dernières années, je me suis consacrée à ce rôle.
J’ai adoré structurer, former une équipe et voir notre impact grandir, mais cela a eu un prix.
Je me suis vite rendu compte que :
- L’entrepreneuriat demande structure et rationalité.
- La création exige liberté et émotion.
Ces deux énergies sont parfois en opposition.
Chaque semaine, je me disais : "Il faut écrire mes posts."
Mais après des journées passées dans l’opérationnel, je n’avais ni l’espace ni l’énergie pour créer.
Je me souviens d’un jour où je devais écrire cinq posts LinkedIn.
Normalement, en une heure, c’était plié. Mais là, je me suis retrouvée devant mon écran, incapable de poser une seule ligne.
Mon cerveau tournait à mille à l’heure :
- une cliente à coacher,
- un point avec l’équipe qui avait mal tourné, et
- des chiffres de conversion à analyser pour la fin du mois.
Tout ce bruit mental m’empêchait de trouver une idée ou de structurer ma pensée.
La création, elle, demande du vide et de l’abnégation : un espace où l’on peut rêver, se tromper, explorer.
Mais ce jour-là, entre les urgences à gérer et les tensions internes, je n’avais ni l’espace ni l’énergie pour simplement créer.
Finalement, j’ai passé plus de quatre heures sur ces posts, sans en être fière.
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III. Le dilemme
Le pire c'est que j'adore profondément ces 2 rôles
Être entrepreneuse, c’est structurer, construire, faire grandir une vision avec une équipe. Cela résonne avec ma personnalité organisée et logique :
- Créer des systèmes qui fonctionnent. J’adore bâtir des process qui simplifient la vie de tout le monde.
- Recruter et manager. Voir des talents rejoindre l’équipe, les accompagner dans leur développement, c’est incroyablement gratifiant.
- Avoir un impact concret. Chaque cliente formée, chaque femme qui gagne en autonomie financière, c’est une victoire partagée.
Ce rôle me nourrit parce que je vois les résultats de nos actions : des structures solides, une mission qui avance, et des femmes qui se transforment.
Créer, c’est totalement différent. C’est explorer, apprendre, transmettre. C’est aussi beaucoup plus personnel et introspectif :
- Lire, réfléchir, digérer. Chaque jour, je me nourris d’idées pour mieux les transformer en contenu qui fait réfléchir.
- Partager des enseignements. J’adore écrire pour donner gratuitement des clés qui peuvent changer la vie de quelqu’un.
- Inventer de nouveaux formats. La création, c’est mon terrain d’expérimentation, mon laboratoire où je teste des idées folles.
C’est une énergie libre, spontanée, qui me rappelle pourquoi j’ai commencé à écrire en premier lieu.
Et, je pense qu'il est possible d'être une entrepreneuse et créatrice jusqu'à un certain niveau sans que ça pose de problème.
Je disais que jusqu'à 250k€ c'est très simple de faire les deux.
D'ailleurs c'est la raison pour laquelle beaucoup de "solo" restent aux alentours de 250k€ de chiffre d'affaires.
C'est ensuite que ça devient plus difficile car la boite se complexifie.
Il y a plus de monde, plus de clients, plus de sujets à gérer.
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IV. Créatrice first / Entrepreneuse first
Mais en discutant avec d’autres créatrices et créateurs, j’ai réalisé qu’il y avait deux profils assez différents :
- Créatrice first 🎨 : Elle aime créer par-dessus tout. Son moteur, c’est l’expression, l’expérimentation, l’envie de partager des idées. Elle écrit, tourne des vidéos, compose, même si elle ne gagne rien au début. L’argent arrive grâce à la force de son audience et de son contenu.
- Entrepreneuse first 📈 : Elle voit la création de contenu comme un levier pour son business. Chaque post, chaque vidéo a une finalité stratégique : attirer des clients, générer des ventes, construire un système rentable. Elle optimise, délègue, automatise. La création est un moyen et pas une fin (elle pourrait danser la macarena si c'était ce qui lui rapportait du business)
Les premières pensent en produit, en stratégie, en business model. Les secondes aiment avant tout les idées et l’exploration.
De l'extérieur, elles peuvent se ressembler.
Mais le vrai piège, c’est de ne pas savoir dans quelle catégorie on est et d’optimiser les mauvaises choses.
En clair, il faut savoir quel type de journée nourrit le plus son énergie. Est-ce que l’on préfère passer des heures à écrire, créer, explorer des idées ? Ou est-ce qu’on se sent plus alignée quand on réfléchit en équipe, structure une offre, pilote un projet ?
Ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas faire les deux.
Mais il y a forcément un rôle qui nous ressource plus que l’autre.
Et si non, quel % de l'un et ou de l'autre ?
Cela implique d’avoir un modèle hybride, où rien n’est totalement optimisé. Être à la fois créatrice et entrepreneuse, c’est accepter de jongler entre deux énergies opposées.
Quand on change de rôle en permanence, on perd forcément en efficacité et en rentabilité. Le cerveau switch entre la structuration et la spontanéité, entre l’optimisation et l’exploration. On avance moins vite sur chaque front, on met plus de temps à produire, à vendre, à organiser.
Mais c’est le prix à payer pour faire les deux.
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IV. Mon plan pour sortir de cette équation
Honnêtement, je n'ai pas de réponse claire encore aujourd'hui. Mais ce que je sais, c’est que si on ne protège pas notre espace créatif, on finit par s’éteindre. Alors, je veux expérimenter, tester, et vous partager tout ça.
Voici à date ce que j'ai prévu pour protéger mon espace de création de contenu.
- Réserver du temps pour créer
- J’ai bloqué deux jours par semaine pour me consacrer uniquement à la création.
- Pour libérer ce temps, j’ai recruté davantage de personnes dans mon équipe.
- J'ai réorganisé toute la communication de mon entreprise pour ne plus avoir de notifications
2. Réinventer mes sujets de contenu
- Pendant des années, j’ai parlé de copywriting, de LinkedIn et de marketing. Mais aujourd’hui, ces sujets m'excitent moins (même si je les pense très utiles)
- Je vais explorer de nouveaux thèmes : l’entrepreneuriat, le recrutement, la structuration d’entreprise, et tout ce que j’ai appris en grandissant ma boîte.
- Je lance aussi mon podcast (je le prépare depuis 2 mois et les épisodes sont incroyables)
3. Investir sur ma réussite créative
J’ai dépensé des milliers d'euros pour me faire accompagner dans le divan des patronnes. Parce que je sais que j'ai besoin d'aide pour ne pas délaisser ma créativité. La créativité est le moteur le plus sous-côté des entrepreneuses.
Sans cet espace créatif, je vais perdre du plaisir mais, surtout, mon entreprise va stagner et de devenir obsolète. Car, malgré tout, le marché avance et progresse.
J'ai aussi une coach en écriture (merci Lisa ❤️) Dont le rôle est de me forcer à m'asseoir sur une chaise et à rédiger. C'est grâce à elle que tu lis ces lignes :D
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V. Les ressources qui ont le plus nourri mes réflexions autour de la créativité
- Libérez votre créativité de Julia Cameron
- Montrez votre travail d'Austin Kléon
- The Creative Act: A Way of Being de Rick Rubin
- La Guerre de l'Art - Steven Pressfield
- La créativité - Podcast de France Culture
- L'étincelle du créatif - Guillaume Lamarre
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Comme tu le sais, Le Divan des Patronnes est mon nouveau projet. Je suis heureuse de le partager avec toi.
Merci de me lire.
Tes retours sont précieux alors, si tu le souhaites, tu peux répondre à cet e-mail pour me dire ce que tu en as pensé (ou me partager les sujets que tu aimerais voir traités sur le Divan).
Et, si tu penses que cet article peut intéresser une autre entrepreneuse géniale (comme toi), partage-lui.
À très vite,
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PS : Tu peux retrouver tous les articles précédents du Divan des Patronnes juste ici |
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