"Pourquoi elle et pas moi ?" : la jalousie entre entrepreneuses 😰
Hello Reader, Tu ouvres Instagram. Elle annonce un gros contrat. Son post cartonne. Tu ressens une boule au ventre. Tu t’en veux. Tu devrais être contente pour elle. Parfois, c’est même une amie.
Dans cet e-mail, je te propose de faire le tour de la question. Celui qui pousse à la rivalité plutôt qu’à la solidarité. Au programme :
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Le syndrome de la Schtroumpfette est l’incarnation de cette dynamique. Il a été théorisé en 1991 par la critique féministe et professeure de médias Katha Pollitt dans un article du New York Times.
Dans le village des Schtroumpfs, il n'y a qu'une seule femme.
Elle est la seule tolérée dans un espace masculin.
Quel serait l'intérêt de la Schtroumpfette à faire rentrer une autre femme ?
Puisqu'elle se définit justement par son statut de seule femme, si une autre arrive, elle perd son unicité.
- Contrairement aux Schtroumpfs, qui sont définis par leur utilité dans la société (bricoleur, farceur, etc.)
- La Schtroumpfette existe uniquement parce qu’elle est une femme.
C’est tout.
Le monde des Schtroumpfs, c’est un peu comme l’entrepreneuriat dans les hautes sphères.
Plus on monte, moins il y a de femmes.
Ce mécanisme ancre une rivalité artificielle : l’idée qu’il ne peut y en avoir qu’une.
- Qu’une femme qui parle de copywriting.
- Qu’une femme qui parle de design.
- Qu’une femme qui parle de finance.
Pendant que les hommes, dans les mêmes secteurs, savent créer des alliances et grandir ensemble, les femmes sont conditionnées à se méfier les unes des autres.
Darwin et la fausse compétition féminine
Cette perception est renforcée par les théories de Darwin.
Pendant longtemps, on a utilisé l'idée de la sélection naturelle pour justifier la compétition entre femmes.
On nous a raconté que les femelles se battent pour attirer les meilleurs mâles, renforçant l'idée d'une rivalité innée entre femmes.
Pourtant, des études récentes montrent que dans de nombreuses espèces, les femelles coopèrent pour assurer leur survie et celle de leur groupe.
Des recherches en biologie évolutionniste, comme celles de Sarah Blaffer Hrdy (Mother Nature), montrent que les sociétés humaines et animales fonctionnent souvent mieux lorsque les femelles collaborent plutôt que lorsqu’elles se battent.
Mais ces théories ont été déformées pour maintenir un ordre social où les femmes restent isolées et vulnérables, au lieu de s'entraider et de créer des alliances stratégiques.
Le conditionnement depuis l’enfance
Dès l'enfance, on nous apprend à nous conformer aux attentes masculines et à entrer en compétition les unes avec les autres.
Les travaux de Peggy Orenstein dans Schoolgirls montrent que les filles sont socialisées à chercher la validation des hommes plutôt qu'à cultiver des relations de solidarité.
Ce qu'elle observe :
- Les filles lèvent moins la main que les garçons car elles doutent d'elles
- Elles s'autocensurent dans les matières scientifiques
- Quand une fille est en rivalité avec une autre, ça passe par la comparaison et la critique passive-agressive.
Cette éducation genrée nous pousse à intérioriser la rivalité comme un mode de fonctionnement naturel, renforcé par des représentations médiatiques qui valorisent l’unique "femme exceptionnelle" au détriment des autres.
- Qui est la plus belle ?
- Qui est la plus brillante ?
- Qui est la plus digne d’être choisie ?
Et ça se retrouve dans les contes et les histoires :
- Blanche-Neige → La méchante reine jalouse de la jeunesse et de la beauté de Blanche-Neige.
- Cendrillon → Les demi-sœurs Anastasie et Javotte, qui lui imposent rivalité et mépris.
Bref, si tu ressens ça, c’est normal.
On nous a inculqué l’idée que la reconnaissance pour les femmes était un jeu à somme nulle.
"Si elle gagne, je perds."
Transformer la jalousie en moteur
Maintenant qu'on a compris que la jalousie ne fait pas de nous de mauvaises personnes, il est temps d’en parler autrement.
Exercice 1 : La carte de la jalousie
Ici, je te propose un exercice pour identifier ta jalousie non pas comme un sentiment honteux, mais comme un signal que tu dois bouger.
- Liste les femmes qui te rendent jalouse.
- Identifie ce qu’elles ont qui te fait réagir.
- Demande-toi pourquoi.
- Transforme cette émotion en action.
- Mets en place des actions pour avancer dans cette direction.
Exemples :
- Camille signe des contrats de rêve.
- Je suis jalouse parce que je n'arrive pas à vendre mes prestations au même prix qu'elle, alors qu'on fait la même chose.
- Finalement, ce qui me dérange, c'est sa confiance en elle (que je n'ai pas).
- Alors, je prends ça comme un signal de ce que je dois travailler.
- ✔️ J'observe comment elle fait.
✔️ Je me forme à la stratégie commerciale.
✔️ Je me nourris de contenus et de personnes qui m'aident à augmenter mes prix.
Exercice 2 : Faire le tri dans ton entourage
Parfois, il ne faut pas essayer de transformer une pensée négative en opportunité.
Il faut juste fuir.
Certaines personnes vont toujours appuyer sur tes déclencheurs émotionnels de jalousie.
Et tu n’y pourras rien.
Dans ce cas, tu peux simplement ne plus fréquenter les personnes qui t'insécurisent.
Voici un petit exercice pour t'aider :
- Identifie les entrepreneuses qui te font sentir "nulle" ou en compétition. Qu'ont-elles en commun ?
- Identifie les entrepreneuses avec qui tu te sens bien et qui t’inspirent sans te mettre en compétition. Qu'ont-elles en commun ?
Exemples :
- Des entrepreneuses hors de ton secteur.
- Celles qui ont un état d’esprit d’abondance.
- Celles avec qui tu peux parler sans masque.
Tu as maintenant une liste de personnes "safe" avec qui tu peux passer du temps et t'entourer pour grandir ensemble.
Un cercle sécurisant booste la confiance et l’énergie.
Reader, je termine par un BIG UP :
🔥 MERCI, LES PATRONNES ! 🔥
Vous avez répondu à l’appel, vous avez osé, vous avez envoyé vos vidéos… et franchement ? Vous avez tout déchiré.
Un immense MERCI pour votre enthousiasme, votre énergie et votre badassitude.
J’ai tourné les premiers épisodes cette semaine et… WOW, quelle claque !
Des échanges sans bullshit, des vérités qu’on n’entend jamais, et une énergie de dingue.
Si vous avez suivi mes stories sur Insta, vous avez déjà eu les infos sur les premières invitées :)
Et si t’as juste envie de papoter ou de me donner de tes nouvelles, réponds à ce mail, direct.
Oui, oui, c’est toujours moi qui réponds 😉.
À la semaine prochaine,